Ah... Si l'automnale m'avait été contée...
Voilà plusieurs mois que nous l'attendons cette sortie. Thierry et Fabienne nous ont mis l'eau à la bouche depuis qu'il ont découvert ce gite un peu hors du commun, lors d'un weekend à cheval.
Et plus la date se rapproche, plus cette eau prend de la saveur.
Depuis la semaine dernière, cependant, les prévisions météorologiques ne nous annoncent pas le beau temps escompté. Et plus ça va, moins ça va...
Quelques coups de téléphones ces jours derniers jours laissent entrevoir la motivation descendre chez certains. Et même si j'essaye de rassurer tout le monde, je doit avouer qu'au fond de moi, je ne sais trop que penser.
J'ai passé mon après midi à préparer ma moto et mes affaires, tout en regardant le ciel et les 40 sîtes de météo locales toutes les 5 minutes. Les uns annonçant le contraire des autres, je décide qu'il fera beau ! Na ! Je fais fi des textos et coups de fil qui m'annoncent la fin du monde pour demain !
On va pas se laisser enfermer par 2 flocons...
J'ai passé un nuit agitée, et je suis debout bien avant le levé du jour. Un petit tour dehors et un oeil sur Météo France semblent me donner raison. Je n'ose pas regarder plus loin.
Juste le temps de déjeuner, et un texto de Gégé : « On est dans la merde, non ?? »
Qu'est ce qu'il lui arrive encore au vieux ? Il n'a pas pu démarrer sa trapanelle japonaise encore...
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Allô... qu'est ce qu'il t'arrive ?
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Ben...t'as pas regardé dehors ?
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Ben si, il fait beau... je vois même la lune !
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Ah... chez moi c'est tout blanc et il neige à gros flocons !
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…..... T'as encore déjeuné au gros rouge, ou quoi ???
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Non, je t'assure, c'est tout blanc et je vois plus la route !
Arfffff.... Quelques coups de téléphone supplémentaires par ci par là semblent confirmer ses dires.
Quelques minutes après, un mini tempête passe au dessus de chez moi, et recouvre tout d'une pellicule blanche en moins de 5 minutes.
Le ciel nous tombe sur la tête, et les dieux ne sont pas avec nous !
Il n'est vraiment pas sérieux d'envisager de prendre la route, même en voiture.
Je téléphone à tout le monde, pour annoncer que le départ est retardé, pour le moment.
J'ai un gros noeud à l'estomac... Je passe mon temps entre ma fenêtre, les prévisions de la grenouille locale (saleté de bestiole, veux pas monter...), et les téléphones.
Il faut dire que le gite nous a réserver 25 places sur les 33 disponibles, et il serait vraiment fâcheux d'annuler notre venue maintenant.
Sur le coup de 10h00, ça semble vouloir s'arranger. Puisque tout le monde à prévu le repas de midi, autant le manger ensemble. Un coup de bigo à chacun et rendez vous est donné à 11h30 à la salle du moto-club. On mange, et on vois après; chacun vient comme il le sent, moto ou voiture (mais ces derniers subiront les châtiment adaptés à cet outrage).
Tout le monde est là. Je suis vraiment content. Seulement 3 personnes ont laissé leur monture au garage, mais le ciel devenant de moins en moins menaçant et les nouvelles encourageantes venant des Pyrénées, on sent chez eux une pointe de regret arriver. Deux finiront par foncer à la maison faire un échange standard de véhicule, le troisième n'ayant pas le temps matériel de le faire se consolera en se disant qu'il aura le chauffage, lui...
Ils est 13h00 quand nous quittons Lévignac. Nous devions prendre de petites routes sinueuses, histoire de se faire plaisir, mais il nous faut rattraper les 3 heures de retard sur notre planning, et il hors de question de ne pas aller à Espagne pour certains. Nous prendront donc la route la plus directe : L'isle Jourdain, Samatan, Lombez, cette saleté de grand ligne droite jusqu'à Rebirechioulet.
Arrêt pipi... La route devient meilleure au fil des kilomètres. Tout le monde suit le rythme des motos de têtes, qui n'est pas vraiment élevé vu les conditions...
En renfourche nos chéries. La route qui suit, je la connais bien. Je sais le prénom de chaque virage, et l'humeur de chaque ligne droite. La route est sèche, et mon taureau piètigne d'impatience.
On va pouvoir prendre un peu de plaisir à rouler. J'essaye d'amener (comme je peux... ;-( ) tout mon monde dans cet enfilage de virolos, en espérant qu'ils y prennent autant de plaisir que moi.
Tout le monde suit, à son rythme, mais personne n'est à la traine. C'est bon ça ! C'est pour ça qu'on est là : Prendre notre pied, tout le monde en même temps. Personne n'est laissé de coté. On le mérite, quand même !
La route entre Saint Gaudens et l'Espagne se fera plus tranquillement. Il y a du monde sur le bitume, et 17 motos qui se suivent c'est pas évident. L'arrêt au supermarché à l'entrée de Lès est quand même bien venu. La température a baissée d'un coup, et la fatigue commence à se faire sentir.
Le temps de faire les courses pour ce soir, et il est déjà temps de repartir si on veut arriver au gite avant la nuit, qui tombe très vite en cette saison.
Vu l'état des routes qui semblent correctes, on décide de prendre le col du Menté (à coté du Mourtis), car passer par le col des Ares nous ferait arriver trop tard. La montée se passe très bien, avec même quelques rayons de soleil à certains moments. Seul les derniers virages sont un peu mouillés et un peu blancs par endroits.
Arrivés au col, un arrêt s'impose quand même pour une photo de groupe. Même pendant les hivernales, on a pas autant de neige !!
Mais il ne faut pas s'attarder. Il reste encore la descente du col. Ce coté là de la montagne est moins bien exposé à première vue. Et les premiers virages sont pris au ralenti, en espérant ne pas croiser de voiture. Arrivé en bas, on prend la route à droite qui doit nous mener au gite... Qui doit...
Au bout de 3 ou 4 kilomètres, elles se rétrécie de plus en plus, et fini par se transformer en route forestière... Allez faire faire demi tour à 17 motards transis de froid, qui se sont agglutinés les uns contre les autres, qui' n'attentent que l'apéro pour se réchauffer, sur une route super étroite, détrempée, pleine de trous, de feuilles mortes et de neiges. Et ces deux voitures qui nous suivent... Bon, ca fera des souvenirs, on va dire...
Quelques (longues) minutes plus tard, et quelques kilomètres plus loin, on prend une autre route à droite, espérant que c'est la bonne. Thierry et Fabienne ouvre le bal, en espérant se souvenir de la route.
Le début se passe bien, la suite commence à se dégrader, de pire en pire...
A présent, tous les virages sont blancs de neiges et de verglas... on est fous ! Et ça monte encore. La nuit commence à vraiment tomber, la température en fait autant. C'est pas possible, on va mourir ici !
Je vois la moto de Thierry devant moi faire des écarts digne de Candeloro, et j'imagine tous ceux qui suivent et que j'ai plus ou moins forcé à venir à moto... Certains n'ayant pas trop d'expérience. Ils vont me pendre haut et court, si jamais on arrive...
Mais derrière un ultime virage, on aperçoit le gite, et Fabienne qui fait de grand gestes, reconnaissant la route à présent ! Ouf, on y est arrivé, enfin.
Je compte les motos, et je suis rassuré que personne n'ait fait demi tour, ou ne soit resté bloqué.
En voyant la têtes des proprios, nous comprenons que nous sommes vraiment de grands malades du cerveau de la tête.
Mais demain, il va falloir le redescendre, tout ça... on va faire comment ? Bon, demain est un autre jour. Pour le moment on est là, on va en profiter, « et pis c'est tout ! ».
Le gite est vraiment à la hauteur de nos attentes. Les couches de polaires sont vite enlevées, on met les maillots et direction la piscine, sauna, jaccuzi, bain norvégien, etc... On peut enfin se détendre, et on en a besoin.
L'heure de l'apéro arrive à grand pas. Nous invitons les 2 couples qui sont là en même temps que nous. Cela nous servira surement demain matin...! Le social, c'est important, dans une équipe !
A peine le temps de finir toutes les bouteilles, que nous voilà à table.
Le repas est à la hauteur de l'accueil qui nous est fait. Pas un seul plat n'est reparti en cuisine sans qu'on voit le fond de partout ! C'est un vrai régal, de l'entrée jusqu'au dessert.
Puis, ce fut une soirée traditionnelle du moto-club: Chants, dégustation de quelques liqueurs, chants, refaisage du monde, chant... rien d'exceptionnel, quoi...
Ah si... à une heure tardive, nous nous sommes retrouvé à plusieurs dans le bain norvégien, dans le plus simple appareil, à rigoler comme des idiots, ne sortant que pour se rouler dans la neige ou aller chercher quelques bouteilles rescapées...
Comme quoi, la montagne, ça vous gagne !!
Il a fallu ensuite faire la tournée de chambrées pour faire un gros câlin à tout le monde, pour souhaiter une bonne nuit, en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ceux qui étaient déjà endormis. Je ne comprend pas pourquoi on s'est retrouvé dehors à marcher pied nus dans la neige, pour retrouver le chemin de notre chambre, mais bon... Il doit y avoir des passages secrets, dans ces vieilles bâtisses !
Réveil classique, déjeuné au Doliprane, il va faire beau aujourd'hui... Il n'a pas neigé pendant la nuit, mais une couche blanche recouvre les motos.
Tout le monde se lève selon ses envies, balade à pied pour certains, lecture ou billard pour d'autres, chacun se le fait tranquille, et c'est super agréable. Le temps est magnifique et le soleil fait fondre la glace. Sauf sur le chemin du retour, qui ne voit jamais le soleil en hiver. On n'est pas dans la merd......
Bon, on mange et on voit après. Le repas encore tres copieux est grandement apprécié, mais pendant qu'on mange le ciel se couvre. Un coup de fil vers la fin du repas m'apprend que la météo annonce des chutes de neiges pour l'après midi. Pas le temps de raccrocher que les premiers flocons tombent dehors. Branle bas de combat, on ne prend même pas le temps de boire le café, on s'équipe à nouveaux comme des cosmonautes, on salut les occupants et on commence à descendre.
Les 3 kms qui nous séparent de la grande route en contre bas nous semblent interminables. Chaque virage est passé au ralentit. Sur certains, il faut aider les motos à passer des bandes de neige gelée et de verglas. C'est tendu, mais ça passe sans problème. Trop facile même : En descendant sur Aspet, on prend une tempête de neige qui recouvre la route en moins de 5 mn. On serre tous les fesses une dernière fois en se promettant que l'on ne nous y reprendra plus jamais, et on rentre tranquillement par les routes de l'arrière pays. Elles sont pratiquement désertes, sèches, et nous permettent de rouler comme on veut. Aspet, Salies du Salat, Boussens, Cazère, Carbonne, Lavernose, Seisses...
On s'arrette une dernière fois pour se dire au revoir, et chacun prend la direction d'une bonne douche chaude.
Mais la météo ne nous lâche pas pour autant, et nous prenons un dernière averse de pluie et de grésil mélangé sur les derniers kilomètres... Faut être bargeots, quand même...
Encore un grand cru qui restera dans les annales du club. On en reparlera longtemps de celle là. On ne se souviendra plus que des bons moment, comme toujours, et ils sont nombreux : rigolades, franche camaraderie, nouvelles connaissances, accueil irréprochable, mais aussi ces petites galères qui font un tout !
Je tiens à remercier tous les gens qui ont fait que cette sortie fut si agréable. Personne n'a flanché et tout le monde à répondu présent. Et je pense que l'on a été remercié pour cela.
Un grand merci aux propriétaires du gite également et à toute l'équipe qui nous a reçu comme des princes. Nous reviendrons vous voir, c'est sur !! (enfin, si vous voulez encore de nous....).
Amis lecteurs, si vous voulez vous rendre dans cet endroit magnifique : http://www.solayan.com
Vous y serrez bien reçus, croyez moi !
Quelques photos sont à voir dans l'album « Automnale ».
Le reste est à voir ici : link
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En attendant, on a du boulot, à présent : Il faut préparer l'Hivernale !!!
A bientôt, pour de nouvelles aventures !