Hivernale version 2012
Petit effectif, cette année pour l’hivernale. Pourtant la météo n’annonce rien de catastrophique… C’est peut être pour ça, finalement !
Le rendez-vous était donné samedi à 9h30 aux pompes à essence d’un super marché à Gramont.
Nous avions prévus d’être 14, mais quelques désagréments de dernière minutes pour certain nous ont obligés à partir à seulement 11 personnes pour 10 motos.
La température n’est pas très élevée, le ciel un peu gris, mais ça devrait aller pour rouler. On a vu pire.
Le plein des motos fait, on prend la route de Verfeil avant de bifurquer sur la 126 direction Soual. Pas vraiment un régal, vu le nombre de patelins à traverser, mais il faut bien sortir de cette agglomération toulousaine de plus en plus grande.
On continu la grande départementale en passant par Mazamet. Le temps commence à changer. La température baisse, et les nuages noircissent et annoncent la pluie. Ca m’aurait étonné !!
En arrivant sur St Pons de Thomières, c’est un gros crachin qui nous tombe dessus, à la limite de sortir les tenues de pluie. Une petite halte fera du bien.
J’avais prévu de manger du coté d’Avéne, mais avec ce temps, ça va pas être génial, si on a pas de quoi se mettre à l’abri. Tant pis, on mangera un peu plus tôt, à Bédarieux. Doit bien y avoir une halle là bas.
On a bien roulé jusqu’à présent, mais la route n’est pas vraiment ce qu’il y a de mieux.
Celle qui suit devrait être bien plus agréable d’après la carte. Evidement, on va se la taper humide…
Pouvait pas pleuvoir pour sortir de Toulouse, non ? Saleté de temps !
Pas grave, croissants et chocos sont avalés sous la bruine directement sur le parking, et on renfourche nos motos.
La route est plus distrayante, en effet. Si seulement ça glissait pas, on pourrai essorer cette poignée droite qui ne demande qu’à partir dans le coin… mais bon, on va pas se mettre au tas avant l’apéro !
On rentre un peu (beaucoup trop à mon goût) dans Bédarieux pour trouver un endroit où se mettre à l’abris…. Rien !
Je passe cinq bonnes minutes à essayer d’expliquer à une mamie moitié sourde, moitié disjonctée qu’on cherche une halle pour pouvoir manger avec un toit sur la tête. Après avoir essayé de m’envoyer dans tous les restos, boulangeries et autres rades du coin, la bougresse avoue ne pas comprendre ce qu’est une halle. Arrrrggg….Je mord ma langue pour ne pas envoyer sur les roses la vieille folle, et retraverse la ville avec une envie d’en écraser une au prochain passage piéton !
A un feu, Thierry me demande : « Alors, on mange où ? »
« Ta gueule, on trace et on verra bien ! »
Pays de merde ! On finira bien par trouver un bled qui organise un marché, même en hiver, quand même !!!
On quitte la grande route pour bifurquer vers le nord, en suivant la vallée de l’Orb. Si Fabienne !!
Le temps s’améliore, la route devient sèche, et ma tension retombe. On commence à pouvoir mettre pas mal d’angle, et ça c’est bon , ça !!!
Mais toujours pas de halle, ou même de préau d’école à squatter ! Mais c’est quoi ces gens ? Ils vivent pas quand il pleut ?
J’aperçois quelques tables de pique nique par ci par là, mais on roule assez fort vu la belle route qui défile sous nos pneus, et Thierry qui semble avoir accroché ses brettelles à mon monobras, ne lâche pas ma roue d’un mètre. Si je lui plante un coup de frein maintenant, il va venir inspecter l’intérieur de mes valises… dommage, sa compagne fait de grands signes à chaque fois qu’elle les voit aussi. On va se faire engueuler, une fois de plus…
Puis dans un bled pommé, deux tables, deux barbeuc, une rivière, un parking…
Tant pis, je plante ! Je vois dans mon rétro Fabienne qui essaye de faire rentrer le casque de Thierry dans les compteurs, mais il me double par la droite, la fourche avant écrasée par le freinage instinctif du pilote dont le ventre fait des bruits suspects.
L’endroit est pas mal du tout, en effet. Le temps s’est considérablement arrangé. On va pourvoir se poser un peu, goûter au pâté jaune de Marcou et raconter quelques conneries, comme d’hab.
On est à l’abris du vent, plus de pluie… On savoure le casse croute préparer la veille, ou en deux minutes le matin même.
Bon, les gars, on va pas dormir ici, y a encore pas mal de route qui nous attend !
On reprend la direction d’Avènes, la sacoche réservoir vide, le ventre plein.
La route est de mieux en mieux. La porte de l’écurie est ouverte en grand, et nos montures s’expriment en toute liberté.
On a bien fait de s’arrêter tout à l’heure, car à présent, il n’y a plus rien pour manger pénard…
J’suis trop fort, môa !!!
Les virolos s’enchaînent les uns après les autres, la route est sèche, tout le monde suit, le pur bonheur. Avène, Montagniol, St Félix de Sorgues, St Jean d’Alcas, puis Roquefort, où l’on fera une petite pause, et quelques emplettes de pénicillium roquefortis et de caféine.
L’itinéraire initial prévoyait de repartir vers l’Est en direction de Viala du pas de Jaux, mais le réservoir limité de quelques motos rachitiques nous obligent à chercher de quoi les désaltérer au plus vite, sous peine de grève générale. Direction St Afrique…
Pas grave, on remontera par St Rome de Sernon, avant de bifurquer sur la Cavalerie, comme prévu. Route très chiante, d’ailleurs. Toute droite, vallonnée…. Une route à Harley, quoi !
On remonte jusqu’à Nant, pour redescendre la vallée de la Dourbie. Cette rivière est vraiment magnifique. Chaque fois que j’y passe me renvoie quelques années en arrière… Que de souvenirs le long de ces méandres.
Personne ne pousse son compte tour au delà de la zone verte, et tout le monde se laisse bercer par la beauté du paysage.
Une petite halte en arrivant sur Millau pour prévenir le gîte de notre arrivée imminente, et c’est repartie pour la dernière ligne droite. Ceux qui la connaissent savent bien, justement qu’elle n’est pas droite. Nous sommes quelques-uns à se regarder du coin de l’œil… ça va chier !
On reprend la route, et bizarrement, Marcou qui fermait plus ou moins la marche jusqu’à présent, se tiens dans le peloton de tête…
Une fois Aguessac passé, je me retourne pour vérifier si tout le monde est bien là, et je vois une balle rouge me doubler en faisant signe, suis moi, c’est par là, et tout le monde suit !!!.
Ah le rascal !! Marcou préparait bien son coup, et me fait la nique au pied même du col tant attendu. Je propulse mon Guzzi derrière le sien, et c’est parti pour quelques lacets idéalement dessinés, où nos bicylindres s’expriment au mieux. Si ce n’était pas les deux 1400ZZR bodybuildés aux amphétamines à base de nitroglycérine enrichie qui m’avait déposé à la sortie d’une grande courbe, ça aurait pu être le méga pied !! Saloperie de japonaise ! Les brûlerais toute, môa !! Aucun respect !
Arrivés en haut du col, on attendra quelques minutes les poursuivants, qui ne nous ont pas poursuivis, d’ailleurs, puisqu’ils ont préféré suivre le GPS de Yves, qui les a bel et bien pommé une fois de plus… Coooool la technologie, on gagne du temps !!! Marcou jubile !
Il fait soif, il fait faim, et il commence à faire froid, en haut de ce col bien exposé au vent.
Au bout de quelques minutes, alors que Thierry s’est dévoué pour aller chercher les aventuriers tomtomniaques, mon téléphone sonne : « Allo, vous êtes où ? On vous a perdu… »
« Ben oui, on a vu !! Yves, éteints ton truc à satellites, y’en a pas dans l’Aveyron ! Montez le col jusqu’en haut, on vous y attend. »
Ma mémoire (ou peut être est-ce l’odeur du fromage de chèvre fondu sur les tartines) ne me fait pas défaut, et je retrouve la route qui nous mène jusqu’au gîte assez facilement.
Rien n’a changé, c’est comme si la bâtisse nous attendait depuis quatre ans qu’on n’était pas venu. Et c’est tant mieux ! L’accueil est toujours aussi sympathique. Yesss !!! On y est !
On s’installe dans les chambres, et on prépare l’apéro au coin de la grande cheminée.
Puis l’heure de manger arrive. Salade garnie, aligot-saucisse, fromages de la ferme, gâteau…
Simple, mais bon ! Très, très bon, même.
Ca fait la troisième fois que tout le monde se ressert (surtout Frédo) quand on entend une voix de la cuisine qui dit « Si vous en voulez encore, dites-le ! Y en a d’autre ! »
Quand on pense au resto de l’an dernier… ou d’autres gîtes d’ailleurs, y a pas à dire : On a bien fait d’acheter ici, comme dit Thierry !
S’en suit une soirée d’hivernale traditionnelle autour de l’âtre, en chantant quelques chansons cochonnes, et en buvant quelques verres histoire d’être sur de dormir comme il faut.
Certains perdent les clefs de la chambre, et réfléchissent comment bloquer la porte pour éviter une éventuelle intrusion de calineurs dépressifs, d’autres cherchent à s’endormir avant Marcou, des fois qu’il se mette à ronfler (pffff peine perdue !!!).
La nuit se passe sans encombre, du moins de mon coté. Certains ont entendu ronfler, parait-il. Ca doit être Paul. Il est nouveau, il n’a pas le respect des autres. Tsss… ces jeunes !
Il est 6h00 et je suis le premier debout ; j’en profite pour rallumer le feu. Il a plu pendant la nuit, et je mets un bon moment à trouver la réserve de bois sec. Je range un peu la pièce, puis Marcou me rejoint. La proriétaire arrive pour préparer le petit déjeuner, et tout le monde fait son apparition à tour de rôle, plus ou moins réveillé.
De temps en temps, de gros nuages laissent tomber de grosses averses, et nous craignons le pire pour le retour.
Vers 10h30, le ciel s’éclaircit et nous partons à pied à la ferme pour acheter du fromage, voir les dromadaires, et puis Fabienne veut voir les « petits magnots ». Evidement, on se trompe de chemin, on mets les bottes moto dans le fumier, et on fini par se faire rembarer par un voisin bougon. Bon, finalement, on retrouve la ferme, on dévalise la boutique de fromage, on va voir les goueilles qui puent, et les dromadaires qui se demandent où a bien pu passé le désert.
Puis on redescend, histoire de ne pas être en retard à table. Faut déconer avec ça.
Là encore, on ne sera pas déçus. On a enfin droit aux fromages de chèvre fondu avec la salade, poulet haricots verts, fromages, dessert…. Encore une fois, simple, mais super bon, et en quantité en adéquation avec nos ventres….
C’est pas tout ça, mais faut rentrer à présent. Le temps de se préparer, de dire au revoir aux proprios, il est déjà 15h00.
Pas vraiment le temps de prendre la route des écoliers, surtout qu’un petit soucis mécanique sur une moto nous incitera à être prudent. Et puis on s’est bien fait plaisir hier…
Se sera donc Millau, St Afrique. Un nouvel arrêt gazoline, ou Benoît reviens en poussant sa moto, la clef de contact plié à 90°…
« La sacoche réservoir est tombé dessus après avoir fait le plein…. !! »
« T’as pas un double ? »
« Ben si… à la maison… »
« Ben voyons !! »
Allez, on va essayer de la remettre droite. Tout le monde y vas de sa solution déjà éprouvée ou non. Ce sera finalement le chauffage au briquet et redressage au travers de la grilles des bouteilles de gaz, le tout juste sous une caméra de surveillance. Si les flics n’arrivent pas d’ici 5 mn, on aura de la chance !
Bon finalement, la clef est redressée sans casser, et on va pouvoir repartir. Marcou nous dit au revoir pour rentrer chez lui avant la nuit, Paul le suit car il doit être chez lui avant 18h00.
On reprend donc la route : St Sernin sur Rance, Albi. Un petit arrêt, et certains préfèrent prendre l’autoroute. D’autres accompagnent la moto malade par la nationale, certains nous lâchent au niveau de Gaillac, préférant finalement l’autoroute. Fatiguante cette route… pfou…
On s’arrête une dernière fois en arrivant sur Toulouse (enfin, ceux qui sont restés), on se serre les paluches, on se fait la bise, puis en rentre chacun de son coté, fatigués, mais content du séjour.
Encore une hivernale réussie, malgré un petit incident mécanique qui sera vite oublié.
Des bons virolos, une météo pas trop pourrie, de la bonne pitence, de joyeux camarades, un gîte fantastique…. Et des kilomètres de bitumes avalés avec un plaisir immense !
Je valide !!
A bientôt La Blaquière ! On ne mettra pas 4 ans pour revenir, promis !
Vous trouverez quelques photos avec le lien qui va bien à droite de l’écran.
Pour le reste, venez nous voir un de ces vendredi soir à la salle. !!